Le traumatisme moral de la Seconde Guerre mondiale
Avec plus de cinquante millions de morts durant le conflit, la Seconde Guerre mondiale fut le conflit le plus meurtrier de l’Histoire. Ajouté à cela les atrocités commises, le traumatisme moral qui découle de ce conflit fut incommensurable.
En effet, au-delà du coût humain, les exactions commises durant la Seconde Guerre mondiale sont innombrables : des expériences pseudo-médicales des médecins nazis aux millions de viols commis par les soldats, en passant par des cas de cannibalisme avérés et l’utilisation d’armes chimiques, ce conflit fut véritablement le théâtre d’une horreur inégalée. Au final, aucun camp, que ce soit les Alliés ou l’Axe, n’est exempt d’atrocités. Mais il est certain que le sommet de l’horreur est atteint par les Nazis avec le double génocide des Juifs et des Tziganes, sans oublier la systématisation de la torture par la police politique nazie (la Gestapo) en Europe occupée. La guerre provoque également une prise de conscience forte :
– on s’aperçoit que des hommes ordinaires peuvent se transformer en tortionnaires ou en assassins, soit par obéissance des ordres, soit parce qu’ils sont gagnés par une idéologie (l’idéologie nazie par exemple) ;
– on se rend compte que la science ne contribue pas toujours au bien de l’humanité et peut être mise au service de la destruction (citons la mise au point de la bombe atomique aux Etats-Unis) ;
– enfin, le traumatisme provoqué par la libération des Alliés des camps de concentration et d’extermination est gigantesque.
Au lendemain de la guerre, la question de la responsabilité collective des Allemands et des Japonais vis-à-vis des crimes des dirigeants se pose. Cela a abouti à la création de deux tribunaux internationaux : ce sont les Procès de Nuremberg et de Tokyo. Ces tribunaux ont siégé pendant de nombreux mois entre novembre 1945 et novembre 1948. Le choix de Nuremberg est symbolique car cette ville est la source du nazisme : elle accueillait les congrès du parti nazi chaque année. Les dirigeants nazis et japonais sont alors jugés sur trois chefs d’accusation :
– crimes contre la paix (préparation et conduite d’une guerre d’agression) ;
– crimes de guerre (exactions, massacres contre les prisonniers et populations civiles, comme l’incendie d’Oradour-sur-Glane) ;
– crimes contre l’humanité (destruction d’un groupe humain pour des raisons politiques, religieuses ou raciales) qui est une notion partiellement nouvelle à cette époque. A la différence des deux autres, ce type de crime est imprescriptible, c’est-à-dire que l’action publique en matière de poursuites ou de sanctions pénales a une durée illimitée.
Plusieurs de ces dirigeants sont alors condamnés à la pendaison ou à la prison à la perpétuité.
Mais les séquelles et le traumatisme liés à la Seconde Guerre mondiale ont perduré encore de nombreuses années après celle-ci, tant l’ampleur des exactions commises avaient dépassé l’entendement…